Il m’arrive parfois d’assister à des rencontres autour du thème du crowdfunding.
Après avoir assisté aux 1eres assises de la finance participative à Bercy en septembre 2013 puis aux secondes en décembre 2014, j’ai assisté jeudi 26 mars dernier à une matinée dédiée au crowdfunding organisée par le pôle ressources de la CCI du Loiret à Orléans laquelle constituait une étape de ce qui a été nommé “le tour de France de la finance participative”.

Ce fut l’occasion de revoir et d’entendre des acteurs qu’il m’avait été possible d’approcher aux assises tels que l’association Financement Participatif France et la BPI créatrice du portail tousnosprojets.fr
Ce fut aussi l’occasion d’entendre des entrepreneurs parler de leur propre expérience de levée de fonds ainsi que des plateformes : MiiMOSA, Unilend, Bulb in Town et Kiosk to Invest.
Enfin la rencontre a également permise de découvrir les acteurs de la région qui oeuvraient en faveur du développement du crowdfunding.
La formule est intéressante parce que permettant de faire la lumière sur les différents acteurs en place. En outre son animateur, le vice-président de l’association Finance Participative France, avait pris soin de laisser un temps de questions après chaque intervention et afin d’engager délibérément la participation de la salle. J’ai profité de ce temps alloué pour poser des questions et faire des remarques :
1 – j’ai eu besoin d’une confirmation : la valeur monétaire d’une contrepartie offerte par un entrepreneur à ses donateurs ne peut excéder 25 % du don reçu
2 – j’ai précisé que mon observation de l’écosystème du crowdfunding français m’avait permise de découvrir que des plateformes avaient fermé depuis l’essor du crowdfunding en France, ce qui est un fait mal estimé aujourd’hui, et qu’en conséquence la question de la durabilité d’une relation que l’on établit en tant que porteur de projet / ou en tant qu’entrepreneur avec une plateforme se pose alors que cette question de durabilité est au coeur de la notion d’entreprendre. J’ai pour ma part un projet qui a 7 ans d’ancienneté et je ne conçois pas de réaliser pour celui-ci une levée de fonds sans inscrire cette levée dans une relation au long terme
3 – j’ai demandé à une plateforme si elle avait une idée précise du nombre maximum de projets / d’entreprises qu’elle était capable de financer et que cette donnée établie pour chaque plateforme pourrait être essentielle au développement du crowdfunding dans notre pays
4 – j’ai demandé également si parmi les personnes présentes dans la salle il y avait quelqu’un pour m’emmener à un forum sur l’emploi qui se tenait dans l’après midi à Montargis parce que je n’allais pas pouvoir attraper à temps le bus en partance pour Montargis depuis la gare routière d’Orléans. Cette question a fait rire la salle mais elle faisait référence à un fait : j’ai quitté mon emploi et j’en cherche un nouveau sachant que mon revenu salarié est aussi le revenu qui me sert à financer aujourd’hui l’avancement de mes projets.
Lors de ces interventions je me suis présenté succinctement. J’ai précisé que j’étais un porteur de projets (projets qui nécessiteront un financement) et qu’en outre je travaillais à la création d’une base de données du crowdfunding. Mais je n’ai cité délibérément ni son nom ni son url le but de mes interventions n’étant pas de faire la promotion de la base de données. Lorsque j’ai posé les questions j’ai simplement souhaité que l’on me situe de façon globale.
Je remarque alors que j’écris ces lignes qu’il aurait été intéressant d’évoquer aussi la concurrence des plateformes étrangères qui, on le sait, envisagent de proposer leurs services en France et notamment Kickstarter. C’est évidemment un aspect à ne pas négliger et qui n’est pas nécessairement un écueil à moins que l’on décide de l’ignorer.
La matinée s’est clôturée avec un cocktail où il était possible de croiser les acteurs intervenants de la matinée. Je suis allé voir les plateformes essentiellement ainsi qu’une personne de la CCI et de façon à trouver le moyen d’avancer ensemble dans la perspective de produire une meilleure connaissance du crowdfunding en faveur des porteurs de projet et entrepreneurs. J’ai des idées en ce sens et la base de données que je constitue ne présente à ce jour qu’un premier résultat qu’il s’agirait de confirmer avec des moyens plus ambitieux, essentiellement sous la forme de contributions supplémentaires.
Merci à la CCI pour cette matinée. 3 heures pour aborder le sujet c’est évidemment (trop) court mais cela constitue néanmoins un bon démarrage. Maintenant il est question de poursuivre. Si nous voulons faire du crowdfunding un authentique levier de croissance je pense que nous avons besoin de travailler intensément, sans relâche, avec ambition mais aussi avec une volonté de nous faire confiance.
L’ambition selon moi doit être audacieuse. Comme je le précise sur le site web de la base de données elle doit nous permettre de :
- Parvenir à ce que 100% des porteurs de projets et entrepreneurs financent 100% de leurs projets
- Parvenir à ce que 100% des plateformes de crowdfunding qui se créent se pérennisent et financent 100% des projets qui leurs sont soumis
- Instaurer les conditions d’une coexistence vertueuse entre la sphère du crowdfunding, des business angels et du capital risque
Nous n’en sommes pas encore là et la route pourrait être encore longue.
Nous y arriverons si nous parvenons à nous faire confiance.